Du 14 au 20 Octobre 2024, cette opération a réuni plusieurs pays africains, dont le Nigéria, le Bénin, le Togo, le Tchad, le Cameroun et la République centrafricaine, dans une action coordonnée de lutte contre le crime organisé. Elle a mobilisé les services de police, d'immigration, des douanes et des forêts, avec la participation active des Bureaux nationaux de liaison (BNL) d'AFRIPOL des pays concernés.

L'opération ciblait principalement le trafic de produits illicites tels que les drogues, les produits pharmaceutiques, les armes légères et de petit calibre (ALPC), la contrefaçon et la contrebande, la traite des êtres humains, la fraude documentaire et la criminalité environnementale. Son objectif principal était de détecter, de perturber et de dissuader les réseaux criminels actifs dans la région, tout en capitalisant sur les efforts conjoints pour surmonter les défis posés par la porosité des frontières et les ressources limitées des États participants.

L'approche de collecte de données de l'OTAPI reposait sur le renseignement opérationnel combiné à des interventions tactiques. Les méthodologies employées comprenaient :

a. Surveillance et opérations sur le terrain : les forces de l'ordre ont mis en place des points de contrôle aux frontières terrestres, dans les aéroports, les ports et autres lieux stratégiques pour contrôler les personnes, les véhicules et les marchandises.

b. Vérification des documents : Dans des zones à haut risque comme le Togo, des outils de vérification numérique ont été utilisés pour identifier et détecter les faux documents.

Les réalisations de l’OTAPI ont amené le Directeur exécutif par intérim d’AFRIPOL, M. Jalel Chelba, à souligner que « malheureusement, de nombreux facteurs permettent aux réseaux criminels de poursuivre leurs activités néfastes en toute impunité sur le continent africain. Parmi ces facteurs figurent la porosité des frontières, l’insuffisance des ressources humaines et techniques, et la faible coopération inter et intra-agences.» C’est précisément pour renforcer cette coopération et coordonner les efforts des services de police entre eux et avec les autres forces de l’ordre que l’Opération OTAPI a été mise en œuvre. L’objectif est de neutraliser tous les réseaux criminels opérant au-delà des frontières. Qu’il s’agisse de contrebande, de trafic de produits alimentaires, de drogue, de produits pharmaceutiques, d’armes à feu, d’espèces protégées ou de tout autre produit illicite, rien n’échappe aux filets des services impliqués dans l’OTAPI.

Le Directeur exécutif par intérim a déclaré que « les résultats obtenus par ces courageux agents, qui veillent jour et nuit sur notre sécurité, ont dépassé nos attentes. Il est clair qu'ensemble, les activités illicites des réseaux criminels ne peuvent prospérer. Le Mécanisme de coopération policière de l'Union africaine (AFRIPOL) ne baissera jamais les bras pour garantir une Afrique sûre.»

L'opération OTAPI a permis aux services de police impliqués de saisir des produits illicites et de procéder à plusieurs arrestations :

Au Bénin, quatre personnes ont été arrêtées pour traite d'êtres humains et une pour falsification de documents de voyage. Par ailleurs, les forces de l'ordre ont contrôlé 34 582 personnes aux entrées et sorties des frontières, 6 614 véhicules et 27 143 documents de voyage, dont des passeports et des cartes d'identité.

Au Cameroun, l'opération OTAPI a obtenu des résultats significatifs dans plusieurs catégories de criminalité. Dans le domaine du trafic de drogue, 25 kg de cannabis ont été saisis dans un véhicule de transport, ainsi que 7 sacs de chanvre indien, 349 petits sachets de drogue, 35,42 grammes de « cailloux », 4 paquets de cannabis et 15 kg de cannabis enfouis dans 30 colis. De plus, 628 brins de cannabis, 57 brins supplémentaires et 79 comprimés de Tramadol ont été interceptés. Concernant la criminalité environnementale, plusieurs crocodiles vivants ont été retrouvés dans un véhicule abandonné par des braconniers. Concernant la traite des êtres humains, deux victimes vietnamiennes ont été secourues après avoir été exploitées sexuellement. Enfin, pour le trafic d'armes, une cargaison de 3 000 cartouches de M21, 25 cartouches de PA, 119 cartouches de Kalachnikov AK47, ainsi que des couteaux et des machettes, ont été saisis. En République centrafricaine, 37 personnes ont été arrêtées, dont 9 placées en garde à vue. D'importantes saisies ont été réalisées, dont 171 boîtes de Tramadol (2 907 000 FCFA), 4 kg de chanvre indien (16 340 FCFA), 924 cartons de boissons frelatées (2 217 600 FCFA), ainsi que 3 152 boîtes de stimulants et une arme factice.

Au Nigéria, 13,30 kg d'héroïne dissimulés dans des sacs à dos ont été saisis, entraînant l'arrestation de deux suspects, ainsi que 50 sacs de 50 kg de riz de contrebande et un véhicule volé.

Au Tchad, 40 kg de cannabis, 2 000 comprimés de Tramadol et 160 cartons de boissons frelatées ont été saisis, et cinq véhicules volés, identifiés dans la base de données d'INTERPOL, ont été immobilisés.

Au Togo, un ressortissant Nigérian a été arrêté en possession de 605 faux visas de 10 pays différents, dissimulés dans une glacière ; il a été incarcéré après enquête.

Les résultats obtenus par l’opération OTAPI d’AFRIPOL démontrent la nécessité impérieuse de conjuguer les efforts des forces de l’ordre afin de démanteler les réseaux impliqués dans le trafic de produits prohibés.