À la fin des années 1990, les pionniers de la connexion Internet en Afrique se sont connectés grâce à des satellites géostationnaires. Seule une poignée de privilégiés avaient accès à Internet. Vingt ans plus tard, tous les pays du continent sont connectés au réseau mondial par câbles sous-marins ou terrestres, satellites, et même par drones ou ballons. des satellites et même à l’aide de drones ou de ballons. 25% de la population africaine du Sud Sahara a un accès permanent à Internet, contre 60% de la population d’Afrique du Nord, pour une moyenne mondiale de seulement 50,8% de la population connectée à Internet. 

Notons que 37 pays africains ont mis en place un fonds d’accès universel pour étendre la couverture Internet nationale, ce qui a permis au continent africain d’avoir l’un des taux de croissance de la connectivité les plus élevés au monde. Cependant, comme pour toute nouvelle technologie émergente, le développement d’Internet a également entraîné une augmentation de la cybercriminalité. 

La criminalité cyberdépendante et cyber-activée concerne désormais tous les secteurs d’activité, avec de nouvelles tendances de collaboration entre criminalité traditionnelle et cybercriminalité. Par exemple, des groupes terroristes peuvent recourir aux services de cybercriminels pour lever des fonds à l’aide de cryptomonnaies. Les réseaux criminels de trafic d’êtres humains explorent le dark web pour acquérir une expertise dans la conception de faux documents de voyage… Cette nouvelle réalité du crime organisé ne permet pas de dissocier la lutte contre la cybercriminalité de la lutte contre toutes les autres formes de criminalité. 

Le deuxième fait alarmant est que que deux ans après la pandémie de COVID-19, les conséquences se font toujours sentir sur le continent africain, les conséquences se font toujours sentir sur le continent africain, notamment avec les pertes d’emplois qui ont détruit certains secteurs comme l’hôtellerie, le tourisme et l’aviation. . Parallèlement, les méthodes de travail ont également évolué depuis la COVID-19 ; certains salariés ont développé un goût pour le travail à distance, ce qui ouvre la porte à des attaques comme la pêche et le BEC.

La prise de conscience mondiale des menaces de la cybercriminalité est bien réelle sur le continent africain. De nombreuses initiatives, telles que des campagnes de sensibilisation, des conférences régionales et continentales, des bootcamps et des programmes de renforcement des capacités, se sont multipliées ces dernières années. C’est dans le cadre de cette politique de réponse contre la cybercriminalité qu’AFRIPOL a organisé, du 21 au 23 septembre 2022, la première session de l’AFRIPOL Bootcamp en Cybercriminalité Investigation : Phishing, Malware, OSINT, Darknet et Cryptomonnaies. Cette première session a enregistré un total de 136 participants venus de 22 pays.
Afin de renforcer les capacités des policiers dans les pays africains et de contribuer à l’achat de dispositifs et d’équipements appropriés pour lutter contre la cybercriminalité, AFRIPOL a établi une coopération avec des organisations internationales, dont INTERPOL, à travers le Programme de soutien d’Interpol à l’Union africaine (ISPA), ainsi que avec d’autres organisations de police, comme la police fédérale allemande et des organisations nationales et régionales. 2022 a été une année particulièrement fructueuse dans cette collaboration, avec la concrétisation de nombreux projets : l’Africa Cyber Surge, l’achat d’appareils de triage numérique SPEKTOR, la formation de sept pays, l’achat de nombreuses licences CHAINALYSIS et la formation des pays bénéficiaires, et l’achat de licences CYBERBELT Tools et la formation des pays bénéficiaires.