Mot du Directeur Exécutif a.i d’AFRIPOL a l’occasion de la Journée Internationale de la Coopération Policière :Engagement Collectif Renforcé .
Le 7 septembre marque la célébration de la Journée Internationale de la Coopération Policière, proclamée par les Nations Unies et célébrée pour la première fois en 2023. Cette initiative met en lumière l’importance capitale du travail de la communauté des forces de l’ordre dans la préservation de la sécurité mondiale. Adoptée par la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies en décembre 2022, cette journée vise à renforcer les efforts de collaboration entre les forces policières à travers le monde.
Face à l’évolution rapide des menaces transnationales, telles que le crime organisé et le terrorisme, la coopération policière internationale se révèle plus indispensable que jamais. Ces groupes criminels, souvent sans frontières, exploitent les vulnérabilités de nos sociétés et les nouvelles technologies à des fins illicites, ce qui exige une réponse coordonnée et efficace de la part des forces de l’ordre. La résolution adoptée par les Nations Unies souligne également l’importance de fournir un soutien technique et une assistance aux États membres afin de renforcer leurs capacités de prévention et de lutte contre ces menaces.
AFRIPOL, en tant que mécanisme clé de l’Union Africaine dédié à la promotion de la coopération policière entre ses États membres, s’associe pleinement à cette initiative. Cette journée représente pour nous une occasion unique de réaffirmer notre engagement auprès des forces de police africaines, qui se trouvent en première ligne dans la lutte contre toutes les formes de criminalité transnationale, le terrorisme, la cybercriminalité et d’autres crimes émergents.
En célébrant cette journée, AFRIPOL souhaite non seulement renforcer la coordination des efforts de lutte contre le crime organisé, mais également sensibiliser le public à l’importance du rôle des forces de l’ordre dans la construction d’un environnement plus sûr pour tous.
Mécanisme de l'Union Africaine pour la Coopération Policière (AFRIPOL)
Objectif et mandat
AFRIPOL est une institution technique de l’Union Africaine qui a pour mandat de renforcer la coopération entre les services de police des États membres de l’UA dans la prévention et la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et la cybercriminalité. Son statut a été adopté par la Conférence de l’UA en janvier 2017 et est entré en vigueur immédiatement.
La priorité d’AFRIPOL est de renforcer et d’harmoniser les capacités des services répressifs des États membres et de faciliter la coopération et la collaboration entre eux dans la prévention et la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Pour atteindre cet objectif, AFRIPOL propose aux services répressifs des formations en ligne via sa plateforme d’apprentissage en ligne, des formations en présentiel, des formations de formateurs, des ateliers de partage d’expériences et de bonnes pratiques, des stages d’immersion, ainsi que des bourses d’études.
Le système de communication sécurisé africain « AFSECOM » est un outil essentiel pour la mise en œuvre du mandat d’AFRIPOL. Il assure une communication sécurisée et fiable entre AFRIPOL et les services répressifs des États membres de l’Union africaine, tout en permettant le stockage et le partage de données afin de renforcer la coopération entre eux dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et la cybercriminalité. Tous les bureaux de liaison d’AFRIPOL sont équipés de ce système.
AFRIPOL entretient des partenariats étroits avec les organisations régionales africaines de chefs de police ainsi qu’avec le CAERT et le CISSA. Il coopère également avec de nombreuses organisations policières internationales, telles qu’INTERPOL, CEPOL, FRONTEX, EUROPOL, GCCPOL et l’ONUDC. En 2020, INTERPOL et AFRIPOL ont mis en place le programme de soutien à l’Union africaine en relation avec AFRIPOL (ISPA), offrant aux deux organisations la possibilité de coopérer dans des domaines clés, notamment la lutte contre les réseaux criminels de la criminalité organisée, le terrorisme et la cybercriminalité. Depuis 2019, un projet de coopération avec la police fédérale allemande a été mis en place, visant à renforcer les capacités des services répressifs des États membres dans des domaines clés de leurs activités, en particulier dans le domaine de la criminalistique, grâce au réseau d’excellence d’AFRIPOL en matière de criminalistique.
AFRIPOL ET LA CYBERSÉCURITÉ
Objectif et mandat
À la fin des années 1990, les pionniers de la connexion Internet en Afrique se sont connectés grâce à des satellites géostationnaires. Seule une poignée de privilégiés avaient accès à Internet. Vingt ans plus tard, tous les pays du continent sont connectés au réseau mondial par câbles sous-marins ou terrestres, satellites, et même par drones ou ballons. des satellites et même à l’aide de drones ou de ballons. 25% de la population africaine du Sud Sahara a un accès permanent à Internet, contre 60% de la population d’Afrique du Nord, pour une moyenne mondiale de seulement 50,8% de la population connectée à Internet.
Notons que 37 pays africains ont mis en place un fonds d’accès universel pour étendre la couverture Internet nationale, ce qui a permis au continent africain d’avoir l’un des taux de croissance de la connectivité les plus élevés au monde. Cependant, comme pour toute nouvelle technologie émergente, le développement d’Internet a également entraîné une augmentation de la cybercriminalité.
La criminalité cyberdépendante et cyber-activée concerne désormais tous les secteurs d’activité, avec de nouvelles tendances de collaboration entre criminalité traditionnelle et cybercriminalité. Par exemple, des groupes terroristes peuvent recourir aux services de cybercriminels pour lever des fonds à l’aide de cryptomonnaies. Les réseaux criminels de trafic d’êtres humains explorent le dark web pour acquérir une expertise dans la conception de faux documents de voyage… Cette nouvelle réalité du crime organisé ne permet pas de dissocier la lutte contre la cybercriminalité de la lutte contre toutes les autres formes de criminalité.
Le deuxième fait alarmant est que que deux ans après la pandémie de COVID-19, les conséquences se font toujours sentir sur le continent africain, les conséquences se font toujours sentir sur le continent africain, notamment avec les pertes d’emplois qui ont détruit certains secteurs comme l’hôtellerie, le tourisme et l’aviation. . Parallèlement, les méthodes de travail ont également évolué depuis la COVID-19 ; certains salariés ont développé un goût pour le travail à distance, ce qui ouvre la porte à des attaques comme la pêche et le BEC.
La prise de conscience mondiale des menaces de la cybercriminalité est bien réelle sur le continent africain. De nombreuses initiatives, telles que des campagnes de sensibilisation, des conférences régionales et continentales, des bootcamps et des programmes de renforcement des capacités, se sont multipliées ces dernières années. C’est dans le cadre de cette politique de réponse contre la cybercriminalité qu’AFRIPOL a organisé, du 21 au 23 septembre 2022, la première session de l’AFRIPOL Bootcamp en Cybercriminalité Investigation : Phishing, Malware, OSINT, Darknet et Cryptomonnaies. Cette première session a enregistré un total de 136 participants venus de 22 pays.
Afin de renforcer les capacités des policiers dans les pays africains et de contribuer à l’achat de dispositifs et d’équipements appropriés pour lutter contre la cybercriminalité, AFRIPOL a établi une coopération avec des organisations internationales, dont INTERPOL, à travers le Programme de soutien d’Interpol à l’Union africaine (ISPA), ainsi que avec d’autres organisations de police, comme la police fédérale allemande et des organisations nationales et régionales. 2022 a été une année particulièrement fructueuse dans cette collaboration, avec la concrétisation de nombreux projets : l’Africa Cyber Surge, l’achat d’appareils de triage numérique SPEKTOR, la formation de sept pays, l’achat de nombreuses licences CHAINALYSIS et la formation des pays bénéficiaires, et l’achat de licences CYBERBELT Tools et la formation des pays bénéficiaires.
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