Alger, le 26 Décembre, 2024
L’Opération Transfrontalière d’AFRIPOL contre les Produits Illicites (OTAPI) a permis de démanteler des réseaux impliqués dans le trafic de produits prohibés.
Menée du 14 au 20 octobre 2024, cette opération a mobilisé plusieurs pays africains, notamment le Nigéria, le Bénin, le Togo, le Tchad, le Cameroun et la République centrafricaine, dans une action coordonnée de lutte contre le crime organisé. Elle a impliqué les services de police, d’immigration, des douanes et des eaux et forêts, avec la participation active des Bureaux de Liaison Nationale (BLN) d’AFRIPOL des États concernés.
L’opération ciblait principalement le trafic de produits illicites tels que la drogue, les produits pharmaceutiques, les armes légères et de petit calibre (ALPC), les biens contrefaits ou de contrebande, la traite des êtres humains, la fraude documentaire et la criminalité environnementale. Son objectif principal était de détecter, perturber et dissuader les réseaux criminels actifs dans la région, tout en tirant parti des efforts conjoints pour surmonter les défis liés à la porosité des frontières et aux ressources limitées des États participants.
L’approche de collecte de données de l’opération OTAPI s’est appuyée sur des renseignements opérationnels combinés à des interventions tactiques. Les méthodologies employées comprenaient notamment :
a. Surveillance et opérations sur le terrain : Des équipes des forces de l’ordre ont mis en place des points de contrôle aux frontières terrestres, dans les aéroports, les ports et dans certains lieux stratégiques pour contrôler les personnes, les véhicules et les marchandises.
b. Vérification des documents : Dans les zones à haut risque, comme le Togo, des outils de vérification numérique ont été utilisés pour identifier et détecter les documents falsifiés.
Les prouesses réalisées dans le cadre de l’OTAPI ont conduit le Directeur Exécutif par intérim d’AFRIPOL Mr Jalel Chelba, à souligner que « Malheureusement, sur le continent africain, de nombreux facteurs permettent aux réseaux criminels de poursuivre leurs activités nuisibles en toute impunité. Parmi ces facteurs figurent la porosité des frontières, l’insuffisance des moyens humains et techniques, ainsi que le faible niveau de coopération inter et intra-agences ». C’est précisément pour renforcer cette coopération et coordonner les efforts des services de police entre eux et avec les autres entités chargées de l’application de la loi que l’opération OTAPI a été mise en œuvre. L’objectif est de neutraliser tous les réseaux criminels opérant à travers les frontières. Qu’il s’agisse de contrebande, de trafics de produits alimentaires, de drogues, de produits pharmaceutiques, d’armes à feu, d’espèces protégées ou de tout autre produit illicite, rien ne doit échapper aux filets des services engagés dans l’OTAPI.
Le Directeur Exécutif a.i a affirmé que « les résultats obtenus par ces braves officiers, qui veillent jour et nuit à notre sécurité, ont dépassé nos attentes. C’est évident qu’ensemble, les activités illicites des réseaux criminels ne peuvent prospérer. Le Mécanisme de l’Union africaine de coopération policière (AFRIPOL) ne baissera jamais les bras pour garantir une Afrique sûre. »
L´Opération OTAPI a permis aux services d´application de la loi engagés, de procéder à des saisies de produits illicites et aussi à des interpellations :
Au Bénin, 4 personnes ont été interpellées pour traite de personnes et 1 personne arrêtée pour falsification de documents de voyage. Par ailleurs, les forces de l’ordre ont contrôlé 34 582 personnes aux entrées et sorties des frontières, vérifié 6 614 véhicules, ainsi que 27 143 documents de voyage, comprenant passeports et cartes d’identité.
Au Cameroun, l’opération OTAPI a permis des résultats significatifs dans plusieurs catégories de crimes. Dans le domaine du trafic de stupéfiants, 25 kg de cannabis ont été saisis avec un véhicule de transport, ainsi que 7 sacs de chanvre indien, 349 petits sachets de drogue, 35,42 grammes de « cailloux », 4 paquets de cannabis, et 15 kg de cannabis enfouis dans 30 colis. De plus, 628 filons de cannabis, 57 filons supplémentaires, et 79 comprimés de Tramadol ont été interceptés. Concernant la criminalité environnementale, plusieurs crocodiles vivants ont été retrouvés dans un véhicule abandonné par des braconniers. Dans le cadre du trafic d’êtres humains, 2 victimes vietnamiennes ont été secourues après avoir été exploitées sexuellement. Enfin, pour le trafic d’armes, une cargaison de 3000 munitions de M21, 25 munitions de PA, 119 munitions de kalachnikov AK47, ainsi que des armes blanches comme des couteaux et des machettes, ont été confisqués.
En Centrafrique, 37 personnes ont été interpellées, dont 9 placées sous mandat de dépôt, avec des saisies importantes comprenant 171 boîtes de Tramadol (2 907 000 FCFA), 4 kg de chanvre indien (16 340 FCFA), 924 cartons de boissons frelatées (2 217 600 FCFA), ainsi que 3 152 boîtes de produits stimulants et une arme factice.
Au Nigéria, 13,30 kg d’héroïne dissimulés dans des sacs à dos ont été saisis, avec l’arrestation de 2 suspects, ainsi que 50 sacs de 50 kg de riz destinés à la contrebande et un véhicule volé.
Au Tchad, 40 kg de cannabis, 2 000 plaquettes de Tramadol et 160 cartons de boissons frelatées ont été saisis, et 5 véhicules volés, identifiés dans la base de données d’INTERPOL, ont été immobilisés.
Au Togo, une personne en provenance du Nigéria a été arrêtée en possession de 605 faux visas de 10 pays différents, dissimulés dans une glacière ; elle a été incarcérée après enquête.
Les résultats réalisés par l’Opération Transfrontalière d’AFRIPOL contre les Produits Illicites (OTAPI) démontrent la grande nécessité de conjuguer les efforts entre les services d’application de la loi afin de démanteler les réseaux impliqués dans le trafic de produits prohibés.